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ZEROTERISME
18 mai 2019

Nelson Montfort, son ovni, ses connaissances en ufologie et trois petits points

Journaliste sportif, souvent brocardé pour sa logorrhée verbale franco-anglaise qui a été jusqu'à faire fuir un sportif de haut niveau en plein direct, Nelson Montfort a commis un ouvrage à propos d'une observation qu'il a faite d'un "ovni".

Il s'en souvient comme si c'était hier dit-il (https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/ovni-nelson-montfort-a-t-il-vu-un-vaisseau-extraterrestre-il-y-a-33-ans-1094201.html) mais semble n'avoir plus la certitude de la date exacte, pas même de l'année puisqu'il parle parfois de 1985 ou  de l'hiver 1983/1984 ou fin 1984.

Nelson Monfort SAIT ce qu'il a vu ! En fait non, il sait (selon lui) ce qu'il n'a pas vu ! Pas un avion, pas un hélicoptère ! Pas une comète etc. puisque tout ça n'a pas la même trajectoire (sic) affirme-t-il après s'être renseigné sur tout ça !

Il s'est renseigné "sur tout ça" et compare son observation de 15 à 20 secondes à la vision d'une trajectoire de comète ! Heureusement qu'il s'est renseigné dites donc ! Et je ne parle pas de sa comparaison avec les trajectoires d’avions, d’hélicoptères (qui n'ont pas LA même trajectoire !) Enfin bref, il rejette toute explication prosaïque même après avoir admis que son estimation de distance n'était qu'une estimation dans l'entretien dont vous avez le lien ci-dessus. En revanche, il ne semble pas avoir admis que l'œil humain n'est pas un système d'enregistrement infaillible, idem la mémoire n'est ce pas ? (voir plus haut à propos de l'année d'observation).

Il n'a pas écrit cet ouvrage seul, son co-auteur Ivan Kiriow est l’auteur d’une thèse « Théories scientifiques et représentations littéraires de l'hérédité en France (1847-1902) : la science dans l'espace public, entre acculturation et appropriation ».  
Bon on est rassurés, on a l’argument scientifique, enfin si on considère que la dite thèse justifie d’une expertise en ufologie et ovni ! Si la thèse ne la justifie pas alors on est juste dans l’argument d’autorité. Nous allons voir que ce n'est pas si simple.

Dès la première page de l’introduction ont lit (court extrait) : « Soyons clairs : si nous ne croyions pas aux ovnis ce livre n’existerait pas. Trop de témoignages, trop de « coïncidences » (NDLR : les guillements à coïncidences sont de l’auteur Nelson Monfort) et pour tout avouer, le désir de se rapprocher des étoiles nous font dire qu’ils sont la. Non seulement ils sont la, mais en plus, ils nous rendent régulièrement visite. Ils nous connaissant. Et sans doute bien mieux que nous les connaissons ».

Voila, ça et le titre « ovnis, sommes nous seuls ? » posent clairement comme présupposé l’hypothèse extraterrestre (HET= pour expliquer les ovnis.

Remarquez, ça a au moins le mérite d’être honnête car on ne compte plus les ufologues qui, tentant de se crédibiliser, parlent de l’HET comme d’une hypothèse comme une autre alors que toutes leurs démarches, déclarations, écrits et ce qu'ils appellent études, se focalisent essentiellement sur l’HET.

Alors non, l’HET n’est pas une hypothèse comme une autre, ces autres hypothèses qu’il leur arrive de citer, servent uniquement de « faire valoir » à la seule qu’ils privilégient.

Au début de l’ouvrage ça commence pas trop mal, il est rappelé l’origine des acronymes et néologismes couramment employés dans ce monde mystérieux de l’ufologie avec un bref historique. A la page 16 il est expliqué la différence entre bon et un mauvais ufologue. Ca vous dit quelque chose ?

Page 18 on se trouve devant l’induction classique que si on ne sait pas ce que sont les ovnis c’est parce que nous ne sommes pas suffisamment évolués ou que beaucoup de nos contemporains ne connaissent plus les choses naturelles ou artificielles du ciel.

Aux pages suivantes, il faut reconnaître que l’auteur ou les auteurs, car on ne sait pas qui a écrit quoi, reconnaissent que certaines descriptions de PAN sont pour le moins éloignées de la réalité visuelle d’une rentrée atmosphérique, par exemple. Cependant, ils n’ont pu s’empêcher de mettre trois petits points au paragraphe relatif à la rentrée atmosphérique du 5 novembre 1990 pourtant extrêmement bien documentée. Je vous laisse le soin d’imaginer ce que ces trois petits points signifient : (Court extrait) « L’étrangeté attachée à un grand nombre des témoignages recueillis a d’ailleurs conduit plusieurs enquêteurs privés (NDLR : bons ou mauvais ?) à contester cette conclusion attribuant toutes les observations à la chute du lanceur russe … »

Bon jusque là, rien de nouveau ni de transcendant, mais je n’en suis qu’à la page 23. Voyons la suite :

Ha, il est question des foo fighters, des lumières d’Hessdalen avec l’histoire de la pile géante depuis longtemps déjà contestée et le paragraphe se termine par trois petits points.

Les classiques méprises prennent ensuite quelques pages. Pour quelqu'un qui n'a jamais lu de livre ufologique mais qui aime Nelson Montfort quand il commente le patinage artistique et a acheté le livre pour ça, c'est bien.

Page 30, on peut lire qu’il y a excès de tendance ultrarationnaliste et que cela peut heurter des témoins d’autant qu’une explication prosaïque peut être émise sans pouvoir être démontrée.

Effectivement, lors d'une description de PAN faisant penser à un vol d'oiseaux, même si on est dans un couloir migratoire et à une époque propice, on ne peut pas demander aux oiseaux de repasser au même endroit à la même heure, avec la même météo et l’hypothèse oiseaux  ne pourra pas être prouvée. Elle est pourtant plus simple qu’un vaisseau d’extraterrestres en goguette (rasoir d’Ockam). Je pense de mon côté que dans des méprises possibles, délivrer cette hypothèse méprise à un témoin et porter bien plus de respect à ce dernier que de lui parler d’extraterrestres.

Ha ! Ca y est on y arrive ! page 31 : (court extrait) : « …l’attitude paternaliste et condescendante des sceptiques fermés à toute manifestation qui sortirait de la sphère du bien connu et du parfaitement expliqué ».

Jolie globalisation sur les personnes, biaisée de surcroît concernant la méthode sceptique et ses objectifs.

Et ça continue page 34 ! (court extrait) :  « On ne peut pas prendre un témoignage comme une preuve. Mais il faut aussi éviter de tomber dans l’excès inverse, comme n’hésitent pas à le faire certains sceptiques intransigeants, qui, partant du principe que tout doit être expliqué, discréditent systématiquement les témoins de phénomènes hors du commun ».

Mon résumé de cette série d'inductions : Mais quels salopards ces sceptiques ! Tous donnent des hypothèses invérifiables et discréditent les témoins d’ovni !

Ensuite, comparaison entre la vague belge et les lumières de Phoenix. Vous vous doutez que la littérature sceptique s'y rapportant est bien évidemment absente de ces passages.

Il est question du cas de l’amarante avec des arguments pour et contre la fiabilité du témoignage, ce qui est très bien, jusqu’à : (court extrait) « Quant aux analyses effectuées sur des feuilles d’amarante desséchées – elles sont troublantes, mais ne convainquent pas les plus sceptiques. Décidément à plus forte raison quand il est isolé, le témoin parfait n’existe pas ! »

Mais ces sceptiques vraiment, ils profitent de tout pour discréditer un témoin ! Ha ils se croient forts et profitent de la solitude du témoin ! Dégoutant !

Suivent de Grands Cas comme celui de Trans en Provence avec les approximations habituelles comme quoi un engin s’était posé (court extrait) : « dans son jardin en terrasses – a laissé sur le sol une grande trace de 2 mètres de diamètre »

Non, non et non ! c’est simplement faux ! mais comme disait un autre écrivain ex journaliste-correspondant de guerre (excusez du peu) probablement que ces erreurs ne sont que des détails !

J’en suis à la page 51 déjà un peu dégoûté, c’est mon sentiment, mais la ça se gâte encore ! Pour préserver sa croyance, l’auteur parle des nombreux témoignages et des similitudes. Exit tout ce qu’il a écrit précédemment, à savoir (en gros) qu’il y a des méprises, que ces méprises donnent de mêmes témoignages quels que soient les époques ou les endroits. Dans le développement suivant ce sont donc ces mêmes descriptions qui justifient de quelque chose d'extraordinaire. Bref tout et son contraire !

L’ouvrage reprend sur les témoignages anciens, la théorie des anciens astronautes (NDLR : Sitchin, Däniken, Raël) les géoglyphes etc. J’ai eu l’impression de lire du Jean de Quercy* !

Les sous-titres des paragraphes sont en eux-mêmes édifiants. Exemples : Anges ou Aliens ? Miracles, mirages ou (trois petits points) ou ovnis ? Rumeur, secret défense et crash d’aliens : l’inextricable affaire Roswell, etc.

Page 80 : (court exrait) : « Même sans invoquer les vagues précédante de 1896 – 1897 – 1909 – 1918 – que les sceptiques attribuent à des causes semblables mais dans des contextes différents, l’observation d’Arnold ne fut pas la première, etc »

Encore les sceptiques ! ces empêcheurs de soucoupiser en rond !

C’est en page 81 que, il fallait s’y attendre, la première hypothèse pour expliquer les PAN est hyper développée : L’hypothèse extraterrestre évidemment.

Page 125 les crop circles arrivent avec ce sous-titre : « Les ET en ont-ils après les agriculteurs ? Cercles de culture et mutilations de bétail »
Court extrait : « il n’en faut pas plus aux sceptiques opposés à l’HET pour conclure que tout le phénomène crop circle a ainsi été élucidé ».

Quand je vous le dis que les sceptiques sont des empêcheurs de cropcircler !

En revanche, dans ce passage on ne lit rien sur la différence entre un bon ou un mauvais crop circle (vous me suivez ?)

L’HET ayant été très longuement développée et pas une autre hypothèse notons le, nous voici au paragrahe 6 : d’où viennent-ils ? et (trois petits points) comment ?

Suivent les considérations classiques sur l’apparition de la vie, la taille de l’univers, les exoplanètes, etc. Les langues aliènes, les contactés, l’hypnose avec d’excellentes remarques, les Ummites.

Les titres des paragaphes suivants sont aussi évocateurs de la certitude du ou des auteurs sur l’HET : Faut-il en avoir peur ? (et d’ailleurs (trois petits points) que nous veulent-ils ?).

On revient ensuite et une nouvelle fois, sur l’histoire de l’ufologie et on apprend que le GEPA (René et Francine FOUERE) mit fin à ses activités en 1972, soit 5 ans après la création du GEIPAN.

Est-ce une coquille ou un détail sans importance ? le GEIPAN a été créé en 1977.

Après quelques pages, où sont mentionnés des zététiciens (NDLR : pire que les sceptiques ceux-là !) qui ont relevé de graves erreurs dans le traitement de cas à l’époque où le GEPAN était dirigé par Jean Jacques Velasco), il est question, de façon honnête, de la remise du rapport COMETA à des politiques qui n’avaient rien demandé.

Le livre se termine par des considérations sur ce que la science apporte, pourrait apporter, apportera à l’HET puisque celle-ci est l’hypothèse nettement privilégiée par les auteurs.

Je ne sais pas si je vous ai donné envie de lire ce livre en tous les cas, il y a des passages très intéressants concernant l’histoire de l’ufologie, des sciences et si on fait abstraction du fait que les auteurs ont un parti pris évident en faveur de l’HET et un fort sentiment d’animosité envers les sceptiques, sentiment biaisé par leur croyance et par l’ignorance de la démarche.

* http://www.lulu.com/shop/jean-de-quercy/les-ovnis-du-centre-val-de-loire-catalogue-r%C3%A9gional/paperback/product-23453020.html

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